Le tir à la française
parcours de chasse et les commentaires associés nous y incitent. En premier lieu, je suis tout à fait d'accord
(ce n'est pas tous les jours)avec trapman sur ce qu'il a écrit, et il faut bien se rendre à l'évidence,
il semble que ce qui est proposé en international ne correspond pas ou plus à ce que nous tirons en France
en compétition, et par voie de conséquence à l'entraînement.
D'abord, il faut se demander pourquoi. Depuis Prague et ses célèbres scores, un règlement FITASC est apparu
avec les niveaux de difficulté A B et C. Mais il faut savoir qu'à Prague, (Christel y était) ce n'est pas
seulement la distance des plateaux qui a été facteur majeur d'échec mais la qualité de fabrication de ces
derniers.
Les plateaux dits écologiques employés étaient très durs par température fraîche et collants par forte chaleur.
Il était courant de tirer un plateau avec deux coups , de le voir zéro, puis après quelques instants le voir se
casser en deux, preuve que quelque chose allait de travers. Sinon, comment expliquer les scores désastreux de nos
meilleurs tireurs lors des entraînements, sans qu'ils comprennent pourquoi sur le moment, alors qu'ils savent
tirer loin.
Certains responsables en ont seulement retenu que si c'était dur, c'est parce que c'était loin, et donc pour
éviter que de tels scores ne se reproduisent, il fallait tirer plus près.
A mon sens c'est une erreur car la difficulté d'un plateau ne se résume pas à la distance à laquelle il se tire
(toutes proportions gardées bien sûr)mais bien plus l'angle de tir, l'aspect rectiligne ou courbe, la visibilité,
le temps que l'on a pour le tirer,et bien d'autres facteurs.Ce n'est pas parce qu'il est loin qu'il est dur.
Je suis persuadé qu'il est beaucoup plus facile de casser régulièrement un travers plat et propre à 50 mètres
ou plus, qu'une battue renversée fuyante sur la tête à 10 mètres ou un mini travers à 15 mètres entre deux arbres.
La meilleure preuve en est que les compétitions anglaises dont on pourra interroger laurent au sujet de la dernière,
se tirent bien plus loin qu'en France mais souvent la difficulté de ces plateaux ne réside alors que dans
la distance, ils sont bien visibles, longtemps, et ils se cassent régulièrement par les tireurs anglais qui
tirent fréquemment ces trajectoires.
Mais il faut se rendre à l'évidence: même si ce règlement existe, force est de constater qu'en international
il n'est pas respecté régulièrement en fonction de qui trace et du pays organisateur, et donc on continue
et on continuera longtemps à tirer loin à l'étranger, notamment dans les pays anglo-saxons, et il faudra en
tenir compte.
D'ailleurs le règlement n'est pas non plus respecté régulièrement en France, surtout au Compak Sporting.
Je vous en rappelle d'ailleurs quelques règles: un rectangle de quarante mètres par vingt cinq doit être
matérialisé au sol.
Sur chaque compak, il y a une trajectoire fuyante obligatoire, une trajectoire gauche droite qui doit couper les
deux côtés et une trajectoire droite gauche qui doit couper les deux côtés de ce rectangle.
Posez-vous la question: sur les dernières compétitions nationales que vous avez effectué, combien de compaks ne
respectaient pas au moins l'une de ces règles?
Car si l'on désire obtenir un travers droite gauche (ou l'inverse) qui coupe les deux côtés, alors adieu à beaucoup
trop de grosses gamelles qui viennent mourir dans le rectangle, et bonjour les tendus rapides.
Tout ceci entraîne que beaucoup cherchent la difficulté d'un plateau dans le temps de tir très court, associé
à une grande vitesse, et un angle embêtant en occultant totalement la distance, ce qui fait que nos compétitions
de parcours ressemblent de plus en plus à des compétitons de compak de niveau plus ou moins élevé.
Alors j'espère que nos dirigeants et nos traceurs vont revenir à du parcours de chasse qui a été une discipline
glorieuse dans laquelle les champions étaient admirés parce qu'ils avaient gagné cette compétition avec 165/200
et où l'on va pouvoir tirer de nouveau beaucoup de grands plateaux.Il en va de l'avenir de cette discipline qui
disparaîtra au profit du compak, si l'on ne propose pas aux tireurs d'autres trajectoitres plus complexes et
plus éloignées.Comme me l'a dit un jour un très grand tireur français, au compak la difficulté réside dans le fait
de devoir casser tous les plateaux qui sont par définition tous faciles.Au parcours, il faut en casser un de plus que les autres.